Alimentation riche en graisses : risque de parodontite !
Les chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) viennent de mettre en évidence le lien entre alimentation très grasse et parodontite.
Les chercheurs viennent en effet de démontrer via leurs travaux publiés dans la revue PloS One que la modification de la flore bactérienne dans la bouche était à l’origine de l’inflammation du parodonte, le tissu de soutien des dents constitué de la gencive, du cément et de l’os alvéolaire. Cette inflammation, appelée parodontite, peut être à l’origine d’un déchaussement, voire de la chute des dents si aucun traitement n’est appliqué.
Il a été démontré au cours de ces dernières années qu’une alimentation très grasse modifie la composition de la flore bactérienne intestinale. Cette modification favorise l’apparition et la prolifération de bactéries pro-inflammatoires à l’origine du diabète. Ces bactéries (Fusobacterium nucleatum, Prevotella intermedia) sont également localisées dans la bouche. L’équipe de Rémy Burcelin et du docteur Vincent Blasco ont constaté que ces mêmes bactéries étaient à l’origine de la formation de maladies parodontales. D’où une association diabète-parodontite courante chez les patients.
Ainsi, ces scientifiques ont pu observer via des tests effectués sur des souris de laboratoire que l’inflammation locale créée par les bactéries au niveau des dents, ou de l’intestin dans le cas du diabète, est en partie contrôlée par les œstrogènes, des hormones présentes chez les hommes et surtout les femmes, et qui auraient une fonction régulatrice auprès du système immunitaire local. D’où la nécessité de préserver une flore diversifiée, afin de protéger les tissus de la peau, la bouche et l’intestin. Cela passe par une alimentation variée, une hygiène raisonnable et un usage modéré des antibiotiques. Afin de prévenir tout risque de parodontite, il est recommandé de se brosser soigneusement les dents au moins deux fois par jour et de consulter un dentiste une à deux fois par an. Il faut savoir que les maladies parodontales augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires, d’affections pulmonaires et d’accouchement prématuré, et seraient responsables de 14 000 décès par an en France.