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Prévention carieuse

Peu de gens le savent, mais la carie dentaire est une maladie infectieuse.
C’est vraissemblablement selon l’OMS*, la maladie la plus répandue dans le monde, elle concernerait 5 miliards de personnes.

Qu’est-ce que la carie ?

Peu de gens le savent, mais la carie dentaire est une maladie infectieuse.

C’est vraisemblablement selon l’OMS*, la maladie la plus répandue dans le monde, elle concernerait 3,5 milliards de personnes. Elle touche selon les pays entre 60% et 90% de la population. Et pourtant il s’agit d’une simple infection dont les mécanismes sont connus depuis longtemps, et les bactéries clairement identifiées (Streptococcus Mutans, et Lactobacillus Acidophilus principalement).

Elle serait apparue au cours de l’époque néolithique (il y a environ 7000 ans en Europe), sûrement en rapport avec la consommation de farine de céréales. L’ Homme préhistorique était indemne de toute carie. La carie n’est donc pas fatalité…

* Sources OMS

Comment se forme une carie ?

La carie est la conséquence d’un déséquilibre bactérien au niveau de la flore buccale. Pour qu’une carie se forme, il faut que 5 facteurs se cumulent.

  • Il faut la présence de certaines bactéries dites « cariogènes » telles que, Streptococcus Mutans, et Lactobacillus Acidophilus. Or nous sommes tous porteurs (en plus ou moins grande quantité) de ces bactéries. Ces bactéries s’organisent et forment la plaque dentaire.
  • Il faut de l’acidité, en effet en dessous d’un pH de 5,5 le risque carieux est nettement majoré. Or certains aliments sont très acides (le Coca-Cola par exemple a un pH de 2,3), la dégradation des aliments par certaines enzymes salivaires augmentent l’acidité, enfin certaines bactéries, comme le Streptococcus Mutans, génèrent elles même l’acidité dont elles ont besoin.
  • Il faut du sucre (des glucides) pour nourrir les bactéries cariogènes. Or notre alimentation « moderne » est très riche en hydrates de carbone, collants qui plus est.
  • Il y a certaines prédispositions à la carie dentaire en fonction de la composition et de la résistance de l’émail, en fonction de la qualité et de la quantité de la salive, etc… Mais ce qu’il faut bien comprendre c’est que sans bactérie, il n’y a pas de carie.
  • En plus des quatre précédents facteurs, il faut du temps. C’est-à-dire qu’il faut que les bactéries soient présentes suffisamment longtemps, en milieu acide, et en présence de sucre pour qu’elles commencent à dissoudre l’émail.

Lorsque ces cinq facteurs sont réunis, les bactéries cariogènes se multiplient, puis les acides produits par ces bactéries vont dissoudre l’émail. Les bactéries pénètrent alors dans la dent. Les microbes ont alors tout loisir de rentrer dans les couches les plus profondes de la dent (la dentine, puis la pulpe), de venir dissoudre les tissus dentaires, et ainsi détruire la dent de l’intérieur.

Que faire pour prévenir l’apparition des caries ?

I – Le brossage des dents.

Le brossage des dents est un élément décisif dans la lutte contre la carie, il va permettre de désorganiser la plaque dentaire, de diminuer la masse bactérienne, et surtout il va jouer sur le facteur temps. C’est pourquoi il faut se brosser les dents au moins deux fois par jour, pour qu’entre deux brossages, les bactéries n’aient pas le temps de se réorganiser. Il est préférable de se brosser les dents après les repas, pour éliminer à la fois les bactéries, les aliments qui se sont déposés lors du repas, et diminuer l’acidité. De plus certains dentifrices permettent de polir la surface de l’émail, ce qui ralentit la réaccroche des bactéries sur la dent.

Vous l’aurez compris, le brossage agit sur tous les facteurs de la formation carieuse, c’est la « clé de voûte de la prophylaxie ». Nous préconisons l’usage de brosses à dents électriques associant mouvements de rotation et de pulsation, dont l’efficacité est scientifiquement prouvée. Nous attachons une attention particulière au brossage, ainsi tous nos patients bénéficient d’une prescription adaptée à leur besoin. Dans certains cas, la brosse à dent ne suffit pas, elle doit être complétée, par du fil dentaire, ou des brossettes interdentaires.

II – L’alimentation

L’alimentation va influer sur des facteurs importants : l’acidité, les sucres, et le temps. Il faut absoluement limiter l’absorption des sodas, en effet ils sont (très) acides et sucrés. Même les sodas sans sucre sont cariogènes à cause de leur pH. Si vous ne pouvez pas vous passer de boire des sodas, il est préférable de les boire à la paille, afin de diminuer leur contact avec les surfaces dentaires, et de boire ensuite un peu d’eau…

Le grignotage de sucreries, de biscuit (tous les produits à base de céréales sont dégradés en sucres au contact de la salive), etc… favorise l’apparition des caries car cela influe sur les trois facteurs que sont le sucre, l’acidité, et le temps. Lorsque l’on dit aliments riches en glucides, on pense immédiatement aux sucres et sucreries. Mais les aliments riches en glucides n’ont pas forcément le goût sucré. L’amidon qui entre dans la composition de la pomme de terre, mais aussi des céréales et des farines, n’est qu’une longue chaîne de sucre dont la saveur n’est assurément pas sucrée. Lorsque nous mangeons des biscuits salés, des chips, des frites, il s’agit de produits riches en glucides. Plus un aliment est mou et collant plus il est cariogène.

On peut donc établir un classement des aliments en fonction de leur pouvoir cariogène :

  • En bas de l’échelle, l’eau.
  • Les produits laitiers et les matières grasses (les fromages sont d’excellents aliments protecteurs pour finir un repas).
  • Les viandes et poissons.
  • Les noix, noisettes, cacahuètes riches en lipides à préférer aux produits extrudés en apéritif.
  • Les légumes.
  • Le chocolat noir, riche en cacao.
  • Les fruits : présence de fructose et acidité. Attention à la pomme croquée pour remplacer un brossage.
  • Le pain, la farine, le riz, la pomme de terre, d’autant plus cariogènes lorsqu’ils sont cuits.
  • Le sucre.
  • Les confiseries, la saccharose, le miel.
  • Les barres de céréales, les céréales du petits déjeuner.
  • Les biscuits apéritifs, frites, sodas et colas, bananes, raisins secs.
Tous les aliments situés sous cette ligne rouge sont à consommer régulièrement pour une alimentation variée, équilibrée et sans risque pour les dents.

III – Le fluor

La consommation de Fluor pendant l’enfance permet d’intégrer cet élément protecteur dans la constitution de l’émail en formation. L’émail fluoré est plus résistant à la carie. Au niveau local le Fluor joue un rôle antibactérien, et protecteur contre les caries. C’est pourquoi, il est recommandé de consommer du sel de table fluoré (si l’eau du robinet ne l’est pas trop), et d’utiliser un dentifrice fluoré.

IV – Les Chewing-Gums

Mâcher du chewing-gum permet de lutter contre la carie dentaire, attention mâcher du chewing-gum ne remplacera jamais un bon brossage, mais cela peut-être bénéfique lorsque l’on ne peut pas se brosser les dents après un repas. Evidemment, il ne faut consommer que des chewing-gums sans sucre. Pourquoi mâcher du chewing-gum est-il bénéfique? Tout d’abord, le fait de mastiquer augmente le débit salivaire, ce qui dissout les sucres, et lutte contre l’acidité. En effet la salive est dotée de plusieurs agents chimiques qui permettent de faire remonter le pH. Le collant du chewing-gum permet de nettoyer les dents et de les débarrasser des restes d’aliments. De plus certains édulcorants comme le Xylitol contenu dans certaines gommes à mâcher ont un pouvoir bactériostatique vis-à-vis de certaines bactéries cariogènes. Enfin certains chewing-gums contiennent du Fluor. Alors mâchons.

V – Autres

Certaines maladies comme le diabète, certains traitements qui diminuent la salivation, peuvent favoriser l’apparition de caries. Nous pouvons aider ces patients grâce à un bilan carieux com-plet (tests salivaires, tests bactériens, etc …), et une prise en charge globale.

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