Interview du Docteur Michaël LUMBROSO, sur les prothèses dentaires
Interview du Docteur Michaël LUMBROSO, chirurgien-dentiste à Versailles, sur la chaîne Yvelines Première, le 6 février 2015. Dans cette interview, les différentes possibilités prothétiques sont abordées, ainsi que les implants dentaires et les nouvelles technologies (modélisation 3D, Cone Beam, chirurgie à minima, etc…).
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Extraits :
Florence DÉCHELOTTE : Pour commencer, il existe plusieurs types de prothèses dentaires. Pouvez-vous nous les présenter ?
Dr Michaël LUMBROSO : Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais si vous me le permettez dire une chose. Qui me paraît fondamentale : C’est que quelque part si on a besoin d’une prothèse dentaire, c’est un peu un échec.
Je m’explique, remontons à la cause. Si on a besoin de réaliser une prothèse, c’est que la dent est très abîmée, ou qu’elle a été extraite.
Comment en est-on arrivé à ce stade ? Il n’y a pas 36 possibilités…
Il y a deux grandes maladies en bouche : la maladie carieuse, et la maladie parodontale, toutes deux sont des maladies infectieuses et transmissibles… ce qui veut dire que l’on aurait pu les éviter !
Florence DÉCHELOTTE : Au sujet des prothèses dentaires, pourquoi est-ce si cher ?
Dr Michaël LUMBROSO : D’abord, je vais vous choquer : le prix des prothèses dentaires en France, ce n’est pas le vrai problème ! ça, c’est ce qu’on veut nous faire croire !
Le VRAI problème, c’est pourquoi les Français ont autant besoin de prothèses dentaires !
Le VRAI problème ce n’est pas de devoir se faire poser un inlay, le vrai problème c’est d’avoir 3 ou 4 dents absentes à se faire remplacer !
Le VRAI problème, c’est que si l’on regarde le pourcentage de la population à avoir toutes ses dents, la France arrive en 17ème position sur les 27 pays européens !!!
Il n’y a qu’1 français sur 3 qui a toutes ses dents !
Ça, c’est le VRAI problème.
Vous savez combien il y a de dents absentes dans notre pays ?
60 millions ! soit en moyenne une dent par patient.
Pourquoi nous en sommes là ? parce qu’il n’y a pas de prévention, et que dans ma profession, le curatif seul ne résout pas les problèmes. C’est dommage, car dans notre métier, nous avons les moyens de soigner nos patients AVANT qu’ils ne soient malades !
Ensuite, la prothèse est chère, pour une très simple raison : nous avons les soins les moins chers d’Europe ! Prenez un traitement de racine sur une molaire par exemple en France le coût est défini par la sécu, il est de 81,94 €, vous savez combien ça coûte en Hongrie par exemple ? ….. 300 € !!!
Ça va vous paraître fou, mais lorsque votre Chirurgien dentiste doit vous dévitaliser une dent, ça LUI coûte de l’argent ! nos tarifs de soins sont bloqués grosso modo au même prix depuis les années 60 !
Donc il y a un phénomène de compensation sur la prothèse.
Et comme sur la prothèse, le tarif sécu de référence est lui aussi resté bloqué aux années 60, eh bien, proportionnellement la sécu rembourse de moins en moins.
Et puis il y a un troisième point : prenez par exemple la pose d’un implant, disons environ 1000 €, vous savez ce qui coûte le plus cher sur ces 1000 € ?
Les taxes en tout genre et les différents impôts ! cela représente environ 1/3 du coût global !!!
Il y a aussi que notre profession exige des techniques de plus en plus complexes et onéreuses, sans parler des normes de stérilisation, de sécurité ou de radioprotection, etc … Nos plateaux techniques sont de plus en plus sophistiqués, de plus en plus exigeants, ils mettent en œuvre des moyens que je n’aurais jamais imaginé il y a tout juste 15 ans…
De la modélisation 3D grâce au Cone Beam, au microscope opératoire, en passant par les Laser, ou les empreintes optiques et la CFAO, notre exercice n’a plus rien à voir avec celui du XXème siècle…
Dr Michaël LUMBROSO
Parodontologue – Implantologue à Versailles,
Le 6 février 2015